Ferrari 330 TRI/LM Spyder (1962)
Ferrari 330 TRI/LM Spyder (1962) :
La Ferrari 330 TRI/LM Spyder n° 6 (catégorie EXP4.0) qui a remporté les 24 Heures du Mans 1962, avec au volant l'équipage : O. Gendebien (BEL) / P. Hill (USA).
La voiture s'est imposée après avoir fait 330 tours (4451.255 km), à la vitesse moyenne de 185.469 km/h. Elle était 5ème sur la grille de départ (dans l' ordre des numéros, attribués en fonction de la cylindrée : de la plus grosse à la plus petite). Elle a réalisé son meilleur tour en course en 3'57"300 (204.212 km/h de moyenne), ce qui constitue également le meilleur tour en course (réalisé par P. Hill). Il s' agit de la sixième victoire de Ferrari au Mans après 1949, 1954, 1958, 1960 & 1961 et avant 1963, 1964 & 1965 (six victoires consécutives, une première au Mans). Le duo de pilotes Gendebien / Hill remporte là son troisième et dernier succès au Mans après 1958 & 1961, toujours sur Ferrari. O. Gendebien en a également remporté une quatrième, toujours sur Ferrari, en 1960 (soit quatre victoires en cinq ans).
La Ferrari 250 Testarossa fut la reine de l' Endurance à la fin des années 1950 - début des années 1960. Victorieuse des 24 heures du Mans et du championnat du Monde en 1958, 1960 & 1961, la belle italienne est la voiture à battre. Mais en 1962, la FIA décide de favoriser les GT en limitant la cylindrée des sports protos. Ferrari réagit parfaitement à cette annonce en sortant la mythique 250 GTO (et son moteur dérivé de la 250 TR) mais la 250 TR, elle, se retrouve au musée. Pourtant, cette décision de la FIA ne convient pas du tout à l' ACO, l' organisateur des 24 Heures du Mans. Pour sa course, l' ACO décide de créer une classe "expérimentale" limitée à 4.0L, mais qui permet alors aux protos de revenir sur le devant de la scène. Ferrari qui consacre ses efforts à son nouveau prototype à moteur central (la 246 SP) ne compte pas laisser ses adversaires s' approprier cette nouvelle catégorie et décide de préparer l' évolution ultime de la 250 TR. Pour cela, la dernière version de la 250 TR fut équipée du moteur de la voiture de série 400 Super America. Produisant 340 CV dans celle-ci, il en produit 390 dans la 330 TRI/LM Spyder. Le châssis fut rallongé pour pouvoir accueillir ce moteur plus gros, alors que la carrosserie fut particulièrement travaillée pour un bon aérodynamisme. La voiture expérimente également l' éclairage halogène, bien plus puissant que les phares traditionnels (cette innovation se généralise en 1965). Une seule voiture fut produite. Pour les 24 Heures du Mans 1962, Ferrari est face à une concurrence assez limitée. En effet, seules les trois Maserati 151 et l' Aston Martin DP212 semblent pouvoir lutter avec les différents modèles Ferrari. De son côté, les Lotus officielles sont interdites, ce qui provoque la colère du patron Colin Chapman. La marque anglaise ne reviendra jamais officiellement. Graham Hill fait briller l' Aston Martin DP212 en début de course mais celle-ci, encore jeune, manque de fiabilité et doit abandonner. Les Maserati suivent avant de céder laissant la bagarre se disputer entre différents modèles de Ferrari. C' est surtout un duel qui se joue : Gendebien / Hill sur la 330TRI/LM sont opposés aux frères Rodriguez sur la 246SP, moins puissante mais plus légère. Mais dans la nuit, la transmission de 246SP cède, alors qu' elle était en tête. On ne le sait pas encore mais c' était la dernière possibilité pour les frères mexicains de s' imposer ensemble au Mans (décès de Ricardo le 01/11/1962)... La fin de course est donc plus tranquille pour la 330 TRI/LM qui s' impose devant deux Ferrari 250 GTO de la catégorie GT. Il s' agit de la dernière victoire au Mans d' une voiture à moteur avant. Rachetée par Luigi Chinetti (importateur Ferrari aux USA),la 330 TRI/LM ne peu cependant courir dans aucune catégorie. Elle ne fait que de rares apparitions aux mains des frères Rodriguez notamment. Elle revient au Mans en 1963 (P. Rodriguez / Penske) mais le pilote américain la froisse sérieusement entre Mulsanne & Indianapolis, marquant la fin de carrière de cette auto unique. La voiture a ensuite été recarrossée, d' abord en spyder puis en coupé, puis rachetée (1965) par le collectionneur new yorkais Hisashi Okada qui l' a utilisé comme voiture de route. Sympa dans les rues de New York ! En 1974, la voiture intègre la collection du Mas du Clos de Pierre Bardinon (sans doute la plus belle collection de Ferrari au Monde), dans la Creuse où elle retrouve sa configuration Le Mans 1962. Elle est ensuite vendue deux fois en 2002 pour 6 millions de $ puis 6.5 millions de $, soit le record pour une Ferrari aux enchères. Elle est achetée en 2007 par un collectionneur argentin pour 6.875 millions d' euros. Le pilote belge Olivier Gendebien vient assez tard à la compétition à cause de la guerre durant laquelle il fut un grand résistant. Débutant en 1953, il devient pilote officiel Ferrari en 1956. Ce statut lui permet de disputer quelques Grands Prix de F1 (14 entre 1955 et 1961) et d' obtenir deux podiums en 1960 (2ème en France, 3ème en Belgique). Mais c' est surtout en Endurance qu' il obtient un superbe palmarès : 12H Sebring (1959, 1960 & 1961), 12H Reims (1957 & 1958), 1000 km Paris 1961, 1000 km Nurburgring 1962, Targa Florio (1958, 1961 & 1962) ... Au Mans, il participe à huit éditions entre 1955 & 1962, dont sept avec l' écurie officielle Ferrari. Auteur de quatre victoires (1958, 1960, 1961 & 1962), il devient le pilote le plus titré au Mans, détrônant l' anglais Woolf Barnato auteur lui de trois victoires (1928, 1929 & 1930). Il faudra attendre 1981 et la cinquième victoire de Jacky Ickx pour que ce record soit battu. A la fin de l' édition 1962, Gendebien annonce, à 38 ans, qu' il met fin à sa carrière après s' être fait un grosse frayeur dans la courbe Dunlop. Il décède en 1998, à 74 ans. L' américain Phil Hill (aucun lien de parenté avec les britanniques Graham et Damon Hill, eux aussi champions du Monde de F1) a remporté le championnat du Monde de F1 1961 sur Ferrari ainsi que trois GP. Il est à noter qu' il obtient le titre en profitant de l' accident mortel de son équipier, alors leader du championnat, l' allemand W. Von Trips lors du Grand Prix d' Italie. Hill a également réalisé une superbe carrière en Endurance en remportant notamment les 12H de Sebring (1958, 1959 & 1961), les 1000 km du Nurburgring (1962 & 1966) et surtout les 24 Heures du Mans à trois reprises : en 1958 & 1961 sur Ferrari 250 Testa Rossa et en 1962 sur Ferrari 330 Testa Rossa. Il a la particularité d' avoir abandonné lors de ses onze autres participations : la victoire ou l' abandon ! Phil Hill est décédé en 2008, à 81 ans, à cause de la maladie de Parkinson.
Moteur : V12 3.9L, position longitudinale avant. Châssis : 0808TR.
Puissance : 390 CV à 7500 tr/min, soit environ 98.311 CV/L. Rapport poids/puissance : 2.103 kg/CV.
Transmission : propulsion, boîte manuelle 5 vitesses.
Pneus : Dunlop ; Sponsor : /
Palmarès Ferrari 330 TR/LM Spyder: 24 Heures du Mans 1962 & 400 km Bridgehampton 1962.
La miniature est un kit Starter (1/43) que l' ai acheté d' occasion.
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