Bugatti Type 57G "Tank" (1937)
Bugatti Type 57G "Tank" (1937) :
La Bugatti Type 57G "Tank" n° 2 (catégorie 3001 - 5000) engagée par Roger Labric qui a remporté les 24 Heures du Mans 1937, avec au volant, l'équipage français : J.P. Wimille / R. Benoist
La voiture s'est imposée après avoir fait 243 tours (3287.938 km), à la vitesse moyenne de 136.997 km/h. Elle était 2ème sur la grille de départ (dans l' ordre des numéros, attribués en fonction de la cylindrée : de la plus grosse à la plus petite). Elle a réalisé son meilleur tour en course en 5'13" (Wimille à 155.180 km/h de moyenne), ce qui constitue le record du tour. Le constructeur français remporte sa première victoire au Mans, qui sera suivit d' une seconde en 1939 (Wimille étant cette fois associé à P. Veyron).
Bien que réticent au départ, Ettore Bugatti se lance dans les courses d' Endurance au milieu des années 1930, sous l' impulsion de son fils Jean. En 1936, une nouvelle voiture est construite spécialement pour cette discipline. Celle-ci est basée sur la version rabaissée de la Type 57, la Type 57S. Le moteur choisi est le 3.3L de la marque, sans compresseur, contrairement à la voiture de série. La carrosserie élancée et particulièrement aérodynamique était spécifique à la Type 57G et lui valut le surnom de Tank. Trois voitures ont été produites mais l' annulation des 24 Heures du Mans 1936 contrarie les plans de Bugatti. La 57G remporte sa première victoire quinze jours plus tard lors de sa première course, à Montlhéry. Après plusieurs nouveaux records de vitesse, la 57G remporte les 24 Heures du Mans 1937. Son moteur évolue en fin de saison (4.5L). En 1939, la 57G adopte un compresseur et remporte une nouvelle fois les 24 Heures du Mans. Malheureusement, deux mois après cette victoire, Jean Bugatti se tue au volant de la voiture victorieuse en voulant éviter un cycliste. Ce drame marque le début de la fin pour la marque Bugatti. Le châssis 57335, basé sur le 57455 est exposé dans un musée aux USA (Pennsylvanie). Après un an d' absence, les 24 Heures du Mans sont de retour en 1937. Fait nouveau, les constructeurs français sont armés pour gagner. Delahaye, Talbot, Simca, Chenard & Walker, Peugeot (avec ses originales 302 préparées par Darl'mat) et surtout Bugatti vont faire face à Alfa Roméo et Lagonda, vainqueurs des cinq dernières éditions (4 pour Alfa puis 1 pour Lagonda). Le début de course est dominé, comme souvent, par R. Sommer (Alfa Roméo 8C 2900) mais il abandonne très vite. La course est ensuite endeuillée à cause d' un gros carambolage impliquant six voitures à Maison Blanche. René Kippeurt (Bugatti Type 44 n° 20) et Pat Fairfield (Frazer Nash BMW 328 n° 28) perdent la vie dans cette accident. En tête dès 18h30, la Bugatti n° 2 vole vers la victoire, Wimille ne se contentant pas d' assurer puisqu' il bat le record du tour. Au final, c' est un podium 100% français, deux Delahaye complétant le podium à plus de 100 km du vainqueur. Le pilote français Jean Pierre Wimille est considéré comme le meilleur pilote de son époque. Il remporte deux fois les 24 Heures du Mans (1937 & 1939), à chaque fois avec Bugatti, en seulement deux participations, ce qui fait de lui l' un des rares pilotes invaincu dans cette course. Il remporte de nombreux grands prix pour Bugatti avant la guerre, avant de récidiver pour Alfa Roméo une fois le conflit terminé. Il se tue en 1949 sur le circuit argentin de Bosques de Palermo lors des essais du GP d' Argentine alors qu' il est le grand favori du premier championnat du Monde de F1 (remporté par Guiseppe Farina). Il avait 40 ans. Robert Benoist a également remporté de nombreuses courses dont 22 courses de côte et plusieurs GP. Il est d' ailleurs officieusement sacré champion du Monde en 1927 (Delage, 4 victoires en 5 courses). En 1934, il devient directeur de service Compétition chez Bugatti et participe au projet Le Mans. En 1937, pour sa quatrième participation (la première depuis 1929), il remporte les 24 Heures du Mans et met fin à sa carrière après la course. Grand résistant (comme Wimille d' ailleurs), il est exécuté en septembre 1944 par les Nazis, à l' âge de 49 ans.
Moteur : 8 cylindres en ligne 3.3L, position longitudinale avant. Châssis : 57335.
Puissance : 175 CV à 5500 tr/min, soit environ 53.730 CV/L. Rapport poids/puissance : 6.571 kg/CV.
Transmission : propulsion, boîte manuelle 4 vitesses.
Performances : vitesse maxi : 220 km/h
Pneus : Dunlop ; Sponsor : /
Palmarès Bugatti Type 57G : 24 Heures du Mans 1937 & 1939. GP A.C.F. 1936; GP Marne 1936 (doublé).
Altaya (1/43). Collection "Les plus belles voitures 24 Heures du Mans" (première édition) n° 19.
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