Dams\' s Cars

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1923 - 1939


Chenard & Walcker Sport (1923)
Chenard & Walcker Sport (1923) :

La Chenard & Walcker n° 9 (catégorie 2001-3000) qui a remporté les 24 Heures du Mans 1923, avec au volant, l'équipage français : A. Lagache / R. Leonard.

 

La voiture s'est imposée après avoir fait 128 tours (2209.536 km), à la vitesse moyenne de 92.064 km/h. Elle était 7ème sur la grille de départ (dans l' ordre des numéros, attribués en fonction de la cylindrée : de la plus grosse à la plus petite) et a réalisé son meilleur tour en course en 9'59". Le record du tour a lui été effectué par F. Clement (Bentley 3L n° 8) en 9'39" (107.328 km/h de moyenne).  Le constructeur français devient le premier vainqueur des 24 Heures du Mans et s' offre même un doublé grâce à la voiture n° 10 des français R. Bachmann / C. Dauvergne.

 

En 1899, l' association entre le constructeur de cycles Ernest Chenard et l' ingénieur Henri Walcker fonde le constructeur Chenard & Walker. Très vite, la marque acquiert une bonne image de marque tant au niveau fiabilité que prestations. A partir des années 1920, le constructeur se lance dans le sport automobile et remporte de nombreuses courses. Quatrième constructeur français, la marque souffre dans les années 1930 face à la concurrence. En 1936, elle est absorbée par Chausson, elle même filiale de Peugeot. La fabrication des autos Chenard & Walcker stoppe définitivement en 1940. En 1923, la première édition des 24 Heures du Mans est crée sous l' impulsion de E. Coquille (responsable de Rudge Whitworth, producteur de roues), G. Durand (secrétaire général de l' ACO) & C. Faroux (ingénieur). L' objectif est de créer une course sur circuit fermé, permettant aux constructeurs de démontrer la fiabilité des voitures présentes sur leurs catalogues. Et également de faire avancer le progrès, notamment en ce qui concerne l' éclairage. Le circuit utilisé approche de la banlieue du Mans, jusqu' à l' épingle de Pontlieue. Déjà, des lieus mythiques sont empruntés : Tertre Rouge, Hunaudières, Mulsanne, Arnage, Maison Blanche. D' une distance de 17.262 km, il sera utilisé jusqu' en 1928. Le record du tour étant la propriété de H. Berkin en 8' 07" (127.604 km/h de moyenne), effectué en 1928 sur Bentley 4.4L. Pour cette première édition des 24 Heures du Mans, Chenard & Walcker engage trois modèles de type U3, dérivés de la 15 HP. En face, on retrouve 15 autres constructeurs français, un anglais (Bentley) et un belge (Excelsior). 33 voitures sont au départ. Du côté des pilotes, 59 des 66 engagés sont français (les autres : 4 belges, 1 anglais, 1 canadien et 1 suisse). Alors que les qualifications n' existent pas encore, la grille de départ est établie en fonction de la cylindrée. Les puissantes Excelsior portent donc les n° 1 & 2 et précèdent trois Lorraine Dietrich, une Bentley et les trois Chenard & Walcker. Le départ est donné sous un véritable déluge de pluie et de grêle, transformant le circuit en marécage boueux. Petit à petit, les deux Chenard & Walcker de tête creusent l' écart, profitant aussi des ennuis de la rapide Bentley qui finit 4ème, encadrée par les deux Bignan 2.0L. 30 des 33 voitures franchissent l' arrivée, un record jamais battu. André Lagache était un pilote et ingénieur français. Chef d' équipe lors de la victoire de 1923, il a réalisé l' ensemble de sa carrière sportive sur Chenard & Walcker. Il se spécialise ensuite dans les remorques en créant Lagache & Glaszmann. Il décède en 1938, à l' âge de 53 ans, écrasé par la roue d' un tracteur de sa firme devant les chefs de l' armée. René Leonard était lui le patron des essayeurs de Chenard & Walker. Il a lui aussi fait toute sa carrière sportive avec cette marque. Le même équipage était associé en 1924 et 1925 (deux abandons).

 

Moteur : 4 cylindres en ligne 3.0L, position avant.

Puissance : entre 90 CV et 100 CV.

Transmission : propulsion, boîte manuelle 4 vitesses.

Pneus : Michelin ; Sponsor : /

Palmarès Chenard & Walcker (24H Mans) : 24 Heures du Mans 1923 (doublé).

 

Altaya (1/43). Collection "Les plus belles voitures 24 Heures du Mans" (première édition) n° 60. J'ai déjà eu ce modèle mais je l'avais vendu par manque de place. Je viens de la racheter et d'y trouver une place. C'est un modèle mythique !


Lorraine Dietrich B3-6 (1926)
Lorraine Dietrich B3-6 (1926) :

La Lorraine Dietrich B3-6 n° 6 (catégorie 3001-5000) qui a remporté les 24 Heures du Mans 1926, avec au volant, l'équipage français : R. Bloch / A. Rossignol.

 

La voiture s'est imposée après avoir fait 147 tours (2553.51 km), à la vitesse moyenne de 106.396 km/h. Pour la première fois de l' histoire des 24 Heures du Mans, la voiture victorieuse passe la barre des 100 km/h de moyenne. Elle était 6ème sur la grille de départ (dans l' ordre des numéros, attribués en fonction de la cylindrée : de la plus grosse à la plus petite) et a réalisé son meilleur tour en course en 9'29". Le meilleur tour en course fut réalisé par G. De Courcelles (Lorraine Dietrich n° 5) en 9'03" (114.444 km/h de moyenne). Lorraine Dietrich s' offre au passage un magnifique triplé avec la n° 5 (De Courcelles / Mongin) et la n° 4 (Stalter / Brisson), performance encore unique à l' époque. Le constructeur français devient également le premier constructeur vainqueur des 24 Heures du Mans à deux reprises (de plus consécutives). Un exploit partagé avec André Rossignol, déjà vainqueur en 1925.

 

Si la société De Dietrich a été fondée en 1897 par le baron Eugène de Dietrich,  elle devient la société Lorraine Dietrich en 1905. La B3-6 fut produite à partir de 1925. Il s' agit d' une auto de Grand Tourisme qui avec son moteur 6 cylindres représente la marque dans les compétions automobiles les plus importantes. Elle a été produite à 4 exemplaires. Parmi les favoris lors de la course inaugurale de 1923, la B3-6 avait du se contenter d' une 8ème place comme meilleur classement. Ce fut nettement mieux en 1924, où les B3-6 terminent 2ème et 3ème derrière une Bentley. L' année suivante, le constructeur français se venge en remportant enfin la course (une autre voiture finissant 3ème) pendant qu' aucune Bentley ne voit l' arrivée. La bataille entre les deux constructeurs est donc très attendue en 1926, d' autant qu' un autre constructeur, Peugeot, arrive avec de belles ambitions. Comme en 1925, les voitures sont garées en épi par ordre des numéros (les grosse cylindrée d' abord) et les pilotes traversent la piste en courant pour les rejoindre. C' est le départ "type Le Mans". Avant de démarrer, ils doivent monter la capote. Après un très bon début de course, les deux Peugeot sont disqualifiées : montant de pare-brise cassé et non utilisation du démarreur électrique pour sortir des stands (les phares étant trop puissants pour celui-ci). A cette époque, le règlement est très stricte et les mises hors course sont fréquentes. Du côté de Bentley, les ennuis s' accumulent si bien qu' aucune des trois voitures ne voit l' arrivée. Dans ces conditions, les B3-6 sont à la fête et réalisent un magnifique triplé. A noter la belle fin de course de la n° 5 qui finit presque roues dans roues avec le vainqueur. Seules 13 voitures furent classées, toutes ayant parcourus plus de 100 tours. Robert Bloch a participé aux quatre premières éditions des 24 Heures du Mans, à chaque fois avec Lorraine Dietrich. Il revient une dernière fois en 1928 et termine 2ème au volant d' une Stutz (marque américaine). André Rossignol fera à peu près le même parcours mais avec encore plus de réussite. De ses quatre première participations (de 1923 à 1926, avec Lorraine Dietrich), on retient une troisième place en 1924 et surtout deux victoires en 1925 & 1926 (8ème en 1923). Il devient ainsi le premier pilote à remporter deux fois les 24 Heures du Mans. Comme Bloch, Rossignol n' est pas présent en 1927 (pas plus que Lorraine Dietrich d' ailleurs) mais revient en 1928, également au volant d' une voiture américaine : une Chrysler 72. Il termine 3ème, juste derrière Bloch.

 

Moteur : 6 cylindres en ligne 3.4L La Lorraine, position longitudinale avant.

Puissance : 100 CV à 3800 tr/min, soit 29.019 CV/L. Rapport poids/puissance : 15 kg/CV.

Transmission : propulsion, boîte manuelle 4 vitesses.

Performances : vitesse maxi : 150 km/h.

Pneus : Dunlop ; Sponsor : /

Palmarès Lorraine Dietrich B3-6 (24H Mans) : 24 Heures du Mans 1925 & 1926 (triplé).

 

Altaya (1/43). Collection "Les plus belles voitures des 24 Heures du Mans" (première édition) n° 70. Achetée d' occasion en Angleterre.


Bentley Speed Six (1930)
Bentley Speed Six (1930) :

La Bentley Speed Six n° 4 (catégorie 5001-8000) qui a remporté les 24 Heures du Mans 1930, avec au volant, l'équipage anglais : W. Barnato / G. Kidston.

 

La voiture s'est imposée après avoir fait 179 tours (2930.663 km), à la vitesse moyenne de 122.111 km/h. Elle était 4ème sur la grille de départ (dans l' ordre des numéros, attribués en fonction de la cylindrée : de la plus grosse à la plus petite) et a réalisé son meilleur tour en course en 7'06". Le record du tour a lui été effectué par H. Birkin (Bentley Bowler C n° 9) en 6'48" (144.176 km/h de moyenne).  Le constructeur anglais remporte sa quatrième victoire consécutive et la cinquième au total en huit éditions. Woolf Barnato devient le premier pilote à remporter trois fois les 24 Heures du Mans, qui plus est consécutivement.

 

Le fondateur de la marque Bentley, William Owen Bentley présente lors du salon de Londres 1925 une version six cylindres dérivée de la  3L. La Big Six développe 147 CV et elle est produite à 368 exemplaires jusqu' en 1930. Une version encore plus puissante, la Speed Six, développe 180CV. Avec cette voiture Bentley se forge un palmarès exceptionnel surtout aux 24 Heures du Mans. En effet, les deux victoires de la Speed Six (1929 & 1930) font suite aux victoires de la 3L Sport (1924), de la 3L Super Sport (1927) et de la 4.5L (1928). Il faut dire que les trois Speed Six d' usine produites sont parfaitement pilotées par les "Bentley Boys". Ce groupe de gentlemen drivers fortunés fut fondé par W. Barnato en 1925, suite à son rachat de Bentley. L' édition de 1930 des 24 Heures du Mans est marqué par un très faible nombre d' engagés (17), à cause sans doute de la crise de l' année précédente. La lutte s' annonce pourtant serrée entre Bentley, Alfa Roméo, Mercedes ou encore Talbot Darracq. Pour la première fois, la course est retransmise à la radio et un équipage 100% féminin est au départ (7ème au classement). Le début de course est animé par l' excellent pilote allemand Rudolf Carraciola au volant de sa grosse Mercedes de 7L à compresseur. En tête, il devance une meute de Bentley représentée par les trois Speed Six officielles et les trois 4.5L suralimentées privées. Mais à force de tirer sur la mécanique, la Mercedes finit par abandonner durant la nuit à cause d' un problème de batterie. Dés lors, la voie est libre pour Bentley qui réalise un doublé avec ses Speed Six. Woolf Barnato fut le premier pilote a remporté trois fois les 24 Heures du Mans. Plus fort, il les remporta consécutivement (1928, 1929 & 1930) et en seulement trois participations. Cela fait de lui un pilote invaincu aux 24 Heures du Mans, ce qui est un véritable exploit. L' arrêt de sa carrière fin 1930 coïncide avec le déclin de Bentley qui est mis en liquidation judiciaire avant d' être rachetée par Rolls Royce. Barnato décède en 1948, à l' âge de 52 ans. Glen Kidston fut lieutenant commandant dans la Royal Navy. Durant la première guerre mondiale, il échappe à deux naufrages consécutifs à des lancement de torpilles adverses. Il débute sa carrière de pilote sur motocyclette puis termine 2ème des 24 Heures du Mans 1929, avant de s' imposer l' année suivante. Il s' illustre également comme aviateur mais cette passion lui coûta la vie en 1931 lorsque son avion se disloqua en vol à cause d' une tempête de sable, en Afrique du Sud. Il avait 32 ans.

 

Moteur : 6 cylindres en ligne 6.6L, position longitudinale avant. Châssis : LB2332 (Old n° 1).

Puissance : 180 CV à 3500 tr/min, soit 27.285 CV/L. Rapport poids/puissance : 11.283 kg/CV.

Transmission : propulsion, boîte manuelle 4 vitesses.

Performances : vitesse maxi : 150 km/h.

Pneus : Dunlop ; Sponsor : /

Palmarès Bentley Speed Six : 24 Heures du Mans 1929 & 1930 (doublé). 6H Brooklands 1929; 2x12H Brooklands 1930 (doublé); 500 miles Brooklands 1931.

 

Altaya (1/43). Collection "Les plus belles voitures 24 Heures du Mans" (première édition) n° 31.


Bugatti Type 57G "Tank" (1937)
Bugatti Type 57G "Tank" (1937) :

La Bugatti Type 57G "Tank" n° 2 (catégorie 3001 - 5000) engagée par Roger Labric qui a remporté les 24 Heures du Mans 1937, avec au volant, l'équipage français : J.P. Wimille / R. Benoist

 

La voiture s'est imposée après avoir fait 243 tours (3287.938 km), à la vitesse moyenne de 136.997 km/h. Elle était 2ème sur la grille de départ (dans l' ordre des numéros, attribués en fonction de la cylindrée : de la plus grosse à la plus petite). Elle a réalisé son meilleur tour en course en 5'13" (Wimille à 155.180 km/h de moyenne), ce qui constitue le record du tour. Le constructeur français remporte sa première victoire au Mans, qui sera suivit d' une seconde en 1939 (Wimille étant cette fois associé à P. Veyron).

 

Bien que réticent au départ, Ettore Bugatti se lance dans les courses d' Endurance au milieu des années 1930, sous l' impulsion de son fils Jean. En 1936, une nouvelle voiture est construite spécialement pour cette discipline. Celle-ci est basée sur la version rabaissée de la Type 57, la Type 57S. Le moteur choisi est le 3.3L de la marque, sans compresseur, contrairement à la voiture de série. La carrosserie élancée et particulièrement aérodynamique était spécifique à la Type 57G et lui valut le surnom de Tank. Trois voitures ont été produites mais l' annulation des 24 Heures du Mans 1936 contrarie les plans de Bugatti. La 57G remporte sa première victoire quinze jours plus tard lors de sa première course, à Montlhéry. Après plusieurs nouveaux records de vitesse, la 57G remporte les 24 Heures du Mans 1937. Son moteur évolue en fin de saison (4.5L). En 1939, la 57G adopte un compresseur et remporte une nouvelle fois les 24 Heures du Mans. Malheureusement, deux mois après cette victoire, Jean Bugatti se tue au volant de la voiture victorieuse en voulant éviter un cycliste. Ce drame marque le début de la fin pour la marque Bugatti. Le châssis 57335, basé sur le 57455 est exposé dans un musée aux USA (Pennsylvanie). Après un an d' absence, les 24 Heures du Mans sont de retour en 1937. Fait nouveau, les constructeurs français sont armés pour gagner. Delahaye, Talbot, Simca, Chenard & Walker, Peugeot (avec ses originales 302 préparées par Darl'mat) et surtout Bugatti vont faire face à Alfa Roméo et Lagonda, vainqueurs des cinq dernières éditions (4 pour Alfa puis 1 pour Lagonda). Le début de course est dominé, comme souvent, par R. Sommer (Alfa Roméo 8C 2900) mais il abandonne très vite. La course est ensuite endeuillée à cause d' un gros carambolage impliquant six voitures à Maison Blanche. René Kippeurt (Bugatti Type 44 n° 20) et Pat Fairfield (Frazer Nash BMW 328 n° 28) perdent la vie dans cette accident. En tête dès 18h30, la Bugatti n° 2 vole vers la victoire, Wimille ne se contentant pas d' assurer puisqu' il bat le record du tour. Au final, c' est un podium 100% français, deux Delahaye complétant le podium à plus de 100 km du vainqueur. Le pilote français Jean Pierre Wimille est considéré comme le meilleur pilote de son époque. Il remporte deux fois les 24 Heures du Mans (1937 & 1939), à chaque fois avec Bugatti, en seulement deux participations, ce qui fait de lui l' un des rares pilotes invaincu dans cette course. Il remporte de nombreux grands prix pour Bugatti avant la guerre, avant de récidiver pour Alfa Roméo une fois le conflit terminé. Il se tue en 1949 sur le circuit argentin de Bosques de Palermo lors des essais du GP d' Argentine alors qu' il est le grand favori du premier championnat du Monde de F1 (remporté par Guiseppe Farina). Il avait 40 ans. Robert Benoist a également remporté de nombreuses courses dont 22 courses de côte et plusieurs GP. Il est d' ailleurs officieusement sacré champion du Monde en 1927 (Delage, 4 victoires en 5 courses). En 1934, il devient directeur de service Compétition chez Bugatti et participe au projet Le Mans. En 1937, pour sa quatrième participation (la première depuis 1929), il remporte les 24 Heures du Mans et met fin à sa carrière après la course. Grand résistant (comme Wimille d' ailleurs), il est exécuté en septembre 1944 par les Nazis, à l' âge de 49 ans.


 

Moteur : 8 cylindres en ligne 3.3L, position longitudinale avant. Châssis : 57335.

Puissance : 175 CV à 5500 tr/min, soit environ 53.730 CV/L. Rapport poids/puissance : 6.571 kg/CV.

Transmission : propulsion, boîte manuelle 4 vitesses.

Performances : vitesse maxi : 220 km/h

Pneus : Dunlop ; Sponsor : /

Palmarès Bugatti Type 57G : 24 Heures du Mans 1937 & 1939. GP A.C.F. 1936; GP Marne 1936 (doublé).

 

Altaya (1/43). Collection "Les plus belles voitures 24 Heures du Mans" (première édition) n° 19.